75 % des assistants familiaux exerçant en 2021 sont, en 2021, âgés de 50 ans ou plus, contre 32 % de l’ensemble des personnes en emploi en 2022. La moitié d’entre eux ont 55 ans ou plus, et un quart ont atteint ou dépassé l’âge de 60 ans. Avec seulement 10 % des effectifs ayant moins de 44 ans, les assistants familiaux sont particulièrement âgés, ce qui augure de nombreux départs à la retraite et d’importants enjeux de renouvellement de cette profession dans les prochaines années.
Les assistants familiaux rentrés le plus récemment dans ce métier (au plus cinq années d’ancienneté en 2021) sont logiquement plus jeunes, mais leur âge médian s’élève à 49 ans, et seulement 10 % d’entre eux ont 37 ans ou moins. Près de la moitié d’entre eux (45 %) exercent depuis moins de dix ans. Il s’agit donc d’un métier dans lequel on s’insère relativement tardivement, en seconde partie de carrière.
En 2021, 87 % des assistants familiaux sont en couple, le plus souvent mariés ou pacsés avec une personne vivant dans leur logement.
Cette situation conjugale, qui ne concerne moins des trois quarts de l’ensemble de la population, est donc plus fréquente chez les assistants familiaux. Lorsqu’ils sont en couple, 16 % d’entre eux ont un conjoint qui travaille également comme assistant familial. C’est le cas des deux tiers des hommes de la profession.
De manière générale, 67 % des conjoints des assistants familiaux exercent un métier et 30 % sont inactifs, principalement retraités.
Parmi les conjoints en emploi, 55 % sont employés, y compris assistants familiaux, 16 %, ouvriers, 9 %, cadres ou professionnels libéraux. En cela, cette structure socioprofessionnelle diffère de celle de la population française, qui comporte quatre fois moins d’employés et deux fois plus de cadres chez les hommes en emploi.
La quasi-totalité (96 %) des assistants familiaux sont parents d’au moins un enfant. Plus précisément, 12 % en ont un seul, 36 % en ont deux et 33 % en ont trois. Les familles des assistants familiaux, appelées familles d’accueil, comptent pour 22 % d’entre elles quatre enfants ou plus (enfant ou bel-enfant de l’assistant familial)
mais elles ne comptent quasiment jamais d’enfants de moins de 3 ans. Cependant, seulement 45 % de ces enfants vivent dans le logement, avec les enfants accueillis. Fort logiquement, plus l’assistant familial est jeune, plus il y a des chances qu’il ait au moins un enfant ou un bel-enfant vivant encore à la maison : c’est le cas de 84 % des assistants familiaux âgés de 49 ans ou moins, contre 26 % des 56-60 ans.
Des professionnels expérimentés avant même d’exercer et de plus en plus diplômés
20% des assistants familiaux détiennent au maximum un brevet des collèges ou ne sont pas diplômés, tandis que quatre sur dix possèdent un CAP, un BEP ou un diplôme équivalent, et moins de deux sur dix ont un diplôme de l'enseignement supérieur. La jeunesse des professionnels est corrélée à un niveau de diplôme plus élevé, résultant en partie de l'élévation générale du niveau d'études en France, en particulier chez les femmes, ainsi que de la professionnalisation accrue avec la création du diplôme d'État d'assistant familial (DEAF) en 2005. Ainsi, 27% des assistants familiaux de 55 ans ou plus ont un brevet des collèges ou ne sont pas diplômés, contre seulement 7% parmi ceux âgés de moins de 45 ans.
En 2021, 56% des assistants familiaux détiennent un DEAF et 6% un autre diplôme, un titre professionnel ou un certificat dans le domaine sanitaire ou social. La loi du 27 juin 2005, à l'origine du DEAF, a renforcé la professionnalisation en augmentant le nombre de diplômés, avec 32% des assistants familiaux ayant reçu leur agrément avant 2005 détenant le DEAF, contre 67% parmi les suivants. La grande majorité des assistants familiaux ont une expérience professionnelle antérieure, principalement dans le domaine de l'aide aux enfants ou aux familles en difficulté, de la santé ou de la petite enfance, ce qui contribue à l'âge relativement élevé de cette profession.
Pour les assistants familiaux interrogés, les principales motivations de choix de cette activité résident dans l’envie de venir en aide àddes enfants en difficulté (pour 78 % des assistants familiaux) ou celledde travailler auprès des enfants et des jeunes (62 %). Avant de le choisir, ils ont pu connaître principalement ce métier par des relations, des amis ou des connaissances (52 % des cas), par la famille (40 %), à travers leur histoire personnelle (18 %), voire dans le cadre professionnel (13 %).
Les assistants familiaux exerçant en 2021 sont relativement nombreux à avoir été eux-mêmes placés au cours de leur enfance (15 % soit environ cinq fois plus souvent que dans la population générale), la plupart du temps dans une famille d’accueil (dans quatre cas sur cinq). À la question de savoir ce que représentait le projet
de devenir assistant familial par rapport à leur situation professionnelle d’alors, elles et ils déclarent qu’il correspondait principalement à une envie forte (réponse citée par 72 % des assistants familiaux), à une reconversion professionnelle (50 %), ainsi qu’à une continuité logique par rapport à leurs activités ou à leurs études (23 %).
Les deux tiers des assistants familiaux déclarent n’avoir pas éprouvé de craintes au moment de dema nder l’agrément, les femmes étant légèrement plus inquiètes que les hommes. Lorsque c’était le cas, ces craintes portaient principalement sur la difficulté du métier (51 % des assistants familiaux ayant des craintes) et la peur de ne pas
y arriver (45 %). L’exercice du métier impliquant toute la famille, l’avis du conjoint a été recueilli au moment de présenter la demande d’agrément. Dans 47 % des cas, la conjointe ou le conjoint d’alors était très enthousiaste et 44 % étaient plutôt enthousiastes.
Peu de chômage chez les assistants familiaux
À 93 %, les assistants familiaux exerçant en 2021 n’ont pas eu de difficulté à trouver un employeur, une fois l’agrément obtenu. Dans les faits, 67 % déclarent avoir trouvé leur premier emploi dans les six mois suivant l’obtention de l’agrément, 85 % dans les douze mois et 94 % dans les vingtquatre mois.
Seules 6 % des personnes exerçant le métier d’assistant familial ont connu une période de chômage depuis qu’elles exercent, la plupart du temps d’une durée inférieure à un mois. Elles sont extrêmement minoritaires (3 %) à avoir décidé d’interrompre leur activité d’assistant familial. Et elles sont 30 % à avoir vécu au moins une période d’attente depuis qu’elles exercent – dans les deux tiers des cas, elles n’en ont traversé qu’une seule.
Les départements sont les principaux employeurs des assistants familiaux. Ainsi, 88 % de ces derniers accueillant des enfants au titre de l’aide sociale à l’enfance (ASE) sont employés par des départements, 10 %, par des associations, et 2 %, à la fois par des départements et par des associations.
En 2021, 5 % des assistants familiaux n’accueillent aucun enfant, 25 %, un seul enfant, 35 %, deux enfants, 35 %, trois enfants ou plus. Les plus âgés ont en charge moins d’enfants en moyenne : 52 % des assistants familiaux de 60 ans ou plus
accueillent deux enfants ou plus, ce qui est le cas de près de 75 % des plus jeunes.
Des professionnels attachés à leur métier
Facteurs d’attractivité à l’entrée dans la profession, les aspects humains et affectifs qui la caractérisent se retrouvent également, en cours d’exercice, à travers un engagement au quotidien dont témoignent les personnes exerçant le métier d’assistant familial.
En effet, si elles sont 83 % à penser exercer le métier jusqu’à leur retraite, les deux tiers envisagent de continuer au-delà et de cumuler retraite et emploi pour poursuivre l’accueil d’un jeune ou d’un enfant. Les assistants familiaux ayant obtenu leur agrément avant 2005 sont plus âgés et donc plus nombreux à envisager de travailler jusqu’à la retraite : 92 %, contre 78 % pour les autres.
D’autre part, 88 % des personnes exerçant en 2021 déclarent ne pas avoir pris l’ensemble des congés auxquels elles avaient droit l’année précédant l’enquête, c’est-à-dire en 2020. Dans 90 % des cas, les congés non pris leur ont alors été payés. Il est relativement peu fréquent que leurs employeurs refusent des congés (11 %) ou
leur en imposent (12 %). Les professionnels ayant obtenu leur agrément après 2005 ont un comportement assez proche de leurs aînés concernant les congés (13 % d’entre eux les ont pris dans leur totalité, contre 11 %), tandis que les salariés des associations les prennent plus souvent (c’est le cas de 28 %, contre 9 % des salariés
des départements).
Toutefois, ces observations doivent être mises en regard du caractère particulier de l’année 2020, marquée par la crise sanitaire du Covid-19 et par le confinement strict du printemps, qui a pu freiner la prise de congés des familles d’accueil.
En 2021, 28 % des assistants familiaux ont connu au moins un arrêtde travail au cours de leur carrière, l’arrêt étant alors intervenu dans un tiers des cas au cours des douze mois précédant l’enquête, soit entre mai 2020 et mai 2021. Le dernier arrêt de travail est, dans les deux tiers des cas, sans lien avec l’exercice de la profession. Il a
duré entre une semaine et un mois dans près de la moitié des cas, et entre un mois et trois mois dans un quart des cas. Là encore, ces résultats, prenant place dans un contexte sanitaire spécifique, doivent être analysés avec prudence.
Le décret n° 2005-1172 du 30 décembre 20059 impose aux assistants familiaux de suivre une formation de 240 heures dans un délai de trois années après leur premier contrat de travail. Ainsi, 81 % de ceux qui ont obtenu leur agrément après 2005 l’ont suivie et l’ont terminée, 12 % sont en train de la suivre, et 7 % ne l’ont pas encore suivie. Les deux tiers de personnes exerçant ce métier ont obtenu leur agrément depuis 2017 ; elles sont nombreuses à être encore dans les temps, mais il est également probable que les formations aient pu être désorganisées dans le
contexte de la crise sanitaire.
Cette formation est très largement appréciée. Elle est jugée utile, voire très utile, sur la possibilité d’identifier les différents acteurs impliqués dans la prise en charge des enfants (à 96 %), d’échanger avec d’autres assistants familiaux (à 96 %), de comprendre l’univers institutionnel et juridique de la protection de l’enfance (à 95 %) ou encore de connaître la psychologie de l’enfant (à 93 %).
Outre la formation de 240 heures, plus des deux tiers des assistants familiaux ont effectué au moins une autre formation, non obligatoire cette fois. Les salariés des associations en bénéficient un peu plus (74 %) que ceux des départements (65 %). Ce sont les assistants familiaux qui exercent depuis le plus longtemps qui ont le plus fréquemment suivi une formation non obligatoire : c’est le cas de 98 % des assistants familiaux dont l’ancienneté dans le métier est supérieure ou égale à vingt et un ans, contre 61 % de ceux chez qui elle est entre six ans et dix ans, et de 39 % pour les plus récents.
Cela pourrait notamment s’expliquer par des raisons légales : les personnes les plus anciennes dans le métier n’ayant pas l’obligation de réaliser la formation de 240 heures, elles se sont tournées vers des formations continues non obligatoires afin de mieux appréhender le métier. Les assistants familiaux ayant commencé à exercer avant 2005 sont ainsi plus nombreux à en avoir suivi (86 %) que ceux ayant commencé après 2005 (57 %).
En 2021, 59 % des assistants familiaux bénéficient de plusieurs journées de formation non obligatoires par an, la plupart du temps considérées comme utiles. Près de 60 % de ces formations ont été suivies depuis 2019, 27 % entre 2016 et 2018, et 14 % auparavant.
Qu’ils aient ou non bénéficié d’une autre formation de plus de 240 heures, plus de la moitié des assistants familiaux souhaitent en suivre de nouvelles.
Retrouvez
ici l'étude de la DRESS sur les assistants familiaux en 2021.