Le bricolage fait partie des loisirs favoris des Français, et un sondage de septembre dernier effectué par OpinionWay pour Big Mat l’a encore confirmé : 44 % d’entre eux se déclarent « passionnés » par le bricolage. Mais cela a un coût et, lorsqu’il faut choisir entre remplir son réfrigérateur et repeindre son intérieur, la question ne pose pas :
à cause de l’inflation qui touche les ménages, les travaux d’intérieur sont reportés.
Les magasins spécialisés le ressentent. Le secteur de l’équipement de la maison (qui va du bricolage à l’électroménager en passant par la décoration) a vu ses ventes baisser de 1,5 % en volume au 1 er semestre de l’année 2023. A tel point que, selon les Echos, ManoMano, la plateforme de vente d'outillage, de peinture et de meubles d'extérieur vient de présenter un projet de réorganisation aux représentants du personnel
visant à réduire ses effectifs d'un quart (avec des suppressions de postes en France et en Espagne).
« Le modèle de croissance actuel de ManoMano est […] confronté à un contexte économique international difficile, avec la guerre en Ukraine, l'inflation, l'augmentation des taux d'intérêt ou encore le ralentissement du niveau des investissements dans le secteur de la tech », déclare la société, citée par Les Échos.
Les résultats ne sont pas bons non plus pour Kingfisher, qui, pour le premier semestre de son exercice clos le 31 juillet, a annoncé des baisses de 3,8 % des ventes de Castorama et plus encore pour l'enseigne sœur Brico Dépôt. Bricomarché a également fait part d’un mois de septembre « difficile », toujours selon Les Échos.
Au total, les volumes du marché du bricolage auraient baissé de 3,5 % en cumul annuel.
Selon la dernière enquête menée par Inoha (Association professionnelle des Industriels du Nouvel Habitat, qui fédère les fabricants de produits manufacturés destinés à l’entretien, au bricolage, à l’aménagement extérieur, au jardinage, à l’amélioration de l’habitat et à la construction résidentielle neuve), l’inquiétude est grande (70 % des répondants se disent inquiets pour l’année prochaine).
Ils craignent principalement : une baisse d’activité (pour 76,3 %), le coût de l’énergie (pour 46,1 %), la hausse des salaires (pour 39,5 %) et le recrutement (pour 35,5 %).
Secteur du bricolage : un revirement brutal après des années fastes
On est loin des années Covid, particulièrement fastes pour le secteur. Les confinements successifs, ainsi que le télétravail avaient incité les Français à réaménager leur appartement ou leur maison. Ils s’étaient rués vers les enseignes de bricolage, et n’hésitant pas profiter du crédit d’impôt de 50 % pour se faire aider pour des petits travaux de bricolage.
Pour faire des travaux, il est aussi possible de s'appuyer sur de tutos en ligne, ou de faire appel à l'un des 700 coachs bricorépertoriés sur le territoire.
Selon la Fédération des Magasins de Bricolage, le chiffre d’affaires du marché du bricolage avait augmenté + 13 % en 2020 (une croissance record), et de + 11,6 %, en valeur en 2021. Depuis, l’inflation s’est installée, avec les effets délétères que l’on connaît.
Selon l’enquête Tolune Harris Interactive pour Brico Dépôt de juin dernier, intitulée « Les Français et l’impact de l’inflation sur les loisirs et les projets de rénovation », 57 % des Français mentionnent qu’elle a eu un impact négatif sur leur capacité à réaliser des projets de rénovation de leur logement. Ces impacts négatifs de l’inflation ont même contraint une majorité de Français à repousser ou annuler la réalisation de certaines activités de loisirs ou de rénovation, principalement pour des raisons financières (35 % pour les activités de loisirs, 41 % pour les activités de rénovation).
Rénovation énergétique des logements : des travaux obligatoires
Reste que, pour certains ménages, il va être compliqué de reporter trop longtemps certains travaux. C’est le cas notamment des travaux de rénovation énergétique, un marché qui reste porteur, mais qui demande à être accompagné pour ses travaux techniques.
Rappelons que selon les DPE (diagnostics de performance énergétique), qui classent les logements de A à G, certains travaux vont être obligatoires afin de lutter contre les passoires énergétiques. À compter de 2025, tous les logements classés G seront interdits aux nouveaux baux de location, ainsi qu'au renouvellement ou à la reconduction tacite des baux encours. En 2028, l'interdiction sera étendue aux logements avec une étiquette (puis aux E à partir de 2034).
La Loi « Climat et Résilience » du 22 août 2021 interdit à présent d’augmenter le loyer des logements du parc privé classés F et G au titre du DPE.
Travaux de petit bricolage : un crédit d'impôt de 50 % pour tous les ménages
Dans le cadre des services à la personne, les particuliers peuvent bénéficier de 50 % de crédit d’impôt pour des travaux de petit bricolage. C’est-à-dire que s’ils sont imposables, la somme est déduite de leurs impôts, et que s’ils ne sont pas imposables, la somme est créditée sur leur compte.
Vous avez besoin d’aide pour des petits travaux d’entretien de votre habitat (hors activités de construction, déménagement, ou réparation nécessitant un savoir-faire professionnel) ?
Par exemple :
- montage de meuble en kit,
- fixation d’une étagère,
- installation des équipements de sécurité (barre d'appui, avertisseurs de fumée...),
- pose d’ un lustre ou de rideaux,
- changement d’un joint ou d’une ampoule...
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Idées de cadeau bricolage pour Noël
De nombreux cadeau sont possibles pour les fêtes en lien avec le bricolage. voici quelques idées :
Pour aller plus loin :
Voir le communiqué d’Inoha d’octobre 2023 : Perspectives économiques 2024 : une majorité des Industriels du Nouvel Habitat restent inquiets pour l’avenir
Voir l’enquête Toluna Harris Interactive pour Brico Dépôt de juin 2023 : Les Français et l’impact de l’inflation sur les loisirs et les projets de rénovation
Voir les articles des Echos :
Face à la déprime du bricolage, ManoMano réduit ses effectifs d'un quart
La bulle du bricolage envolée, Leroy Merlin et Castorama serrent la vis
Voir l’article d’Aladom du 1 er avril 2022 : Bricolage : les Français encore plus accros qu’avant la crise sanitaire