Pour avoir un logement qui consomme moins d’énergie, il est souvent nécessaire d’entreprendre plusieurs types de travaux en parallèle. À quoi bon installer une pompe à chaleur si la toiture et les murs restent mal isolés, ou que les fenêtres sont à changer ? C’est pourquoi, à moins d’avoir une maison déjà bien isolée, à partir du 1 er janvier 2024, les aides MaPrimeRénov’ seront réservées aux ménages qui effectuent aux moins deux travaux de rénovation, a annoncé le gouvernement, hier, dans une conférence de presse dédiée aux aides pour la rénovation énergétique des logements.
Les ménages souhaitant s’engager dans des travaux de rénovation permettant un gain minimal de 2 classes sur leur diagnostic de performance énergétique (DPE) bénéficieront d’un accompagnement systématique et d’une prime revalorisée.
Pour les accompagner dans ces rénovations d’ampleur, ils devront faire appel à un tiers de confiance indépendant et agréé par l’Etat« Mon accompagnateur Rénov’ ». Il les aiguillera pour obtenir les aides et réaliser des travaux (au niveau des démarches techniques, administratives et financières).
Cette prestation pourra elle-même être remboursée (entre 100 % et 20 % selon le niveau de revenus, soit 100 % pour les ménages aux revenus très modestes, 80 % pour les revenus modestes, 40 % pour les revenus intermédiaires et 20 % pour les revenus supérieurs).
Le parcours devra démarrer par un diagnostic de performance énergétique (DPE).
Rénovation énergétique des logements : la fin des aides aux « monogestes »
Finies, donc les aides aux « monogestes », ces actions au coup par coup, insuffisantes pour une décarbonation des logements efficace, et qui ont concerné 90 % des 670 000 rénovations aidées en 2022. À noter que, sur les 2 millions de logements rénovés depuis 2020, seulement 210 235 rénovations ont été des rénovations globales…On assiste donc à un grand virage dans les aides aux ménages !
Les travaux de rénovation énergétique devront donc désormais intégrer au moins deux gestes pour être éligibles à MaPrimeRénov', à moins d’être effectués dans une maison déjà bien isolée.
Dans ce cas, les petits bouquets de gestes seront toujours mobilisables, ainsi que les changements de chaudières isolés du reste (si le logement n’est pas une passoire thermique, classé F ou G).
Rénovation énergétique d'un logement : combien ça coûte ?
Pour illustrer ses propos, le communiqué de presse du ministère de l'Écologie donne des exemples de travaux réalisables pour des particuliers, avec des estimations de coûts (bien sûr, très variables selon les logements concernés) :
- Isolation des murs par l’extérieur : 25 740 €
- Pompe à chaleur air/eau : 14 700 €
- Isolation de la toiture : 9 000 €
- Ventilation double-flux : 4 500 €
- Changement des fenêtres : 8 200 €
- Protections solaires : 8 000 €
Des estimations des prises en charge selon des profil-types de ménage sont données dans le dossier de presse.
Des aides à la rénovation renforcées pour les plus modestes
Depuis 2020, 68 % des bénéficiaires de MaPrimeRénov' ont été des ménages aux revenus modestes. Ils restent d'ailleurs particulièrement ciblés par les nouvelles mesures. Selon le ministère de la Transition écologique, leur taux de prise en charge pourra atteindre 90 % quand ils rénovent une passoire énergétique. Ainsi, pour un ménage aux revenus très modestes, le taux de financement socle sera de 80 % pour une assiette de travaux éligible comprise entre 40 000 et 70 000 € (HT) selon l’ambition du projet.
Afin d’accentuer la dynamique de remplacement des chaudières fonctionnant aux énergies fossiles par des équipements décarbonés, les aides à l’installation de pompes à chaleur air/eau et géothermiques vont passer de 1000 euros à 2000 euros pour les ménages aux revenus modestes et intermédiaires.
Une nouveauté : MaPrimRenov’ sera dorénavant utilisable pour les travaux concernant les rénovations d’ampleur dans les « bouilloires thermiques » (les logements trop chauds en été).
Sont concernés : l’installation de pompes à chaleur (y compris air/air réversibles) permettant de rafraîchir l’air, les brasseurs d’air et des solutions passives telles que les protections solaires de parois vitrées.
Le chauffage avec MaPrimeRénov : une aide maintenue sans accompagnement également
MaPrimeRénov’ sans accompagnement est une réponse pour des ménages qui ne souhaitent pas s’engager des travaux d’ampleur et dont le bâti a déjà une performance énergétique suffisante. Ces aides sont adressées aux ménages aux revenus très modestes, modestes et intermédiaires.
Ces forfaits vont être améliorés pour l’installation d’une pompe à chaleur air /eau ou géothermique, sous conditions :
- Il sera obligatoire d’installer un équipement de chauffage renouvelable.
- Il sera obligatoire de fournir un diagnostic de performance énergétique (DPE) à l’entrée du parcours, et les propriétaires de maisons individuelles d’étiquette F ou G ne pourront plus en bénéficier et seront obligatoirement réorientés vers le parcours accompagné.
MaPrimeAdapt' : un dispositif simplifié à partir de 2024
Les ménages engageant une rénovation d’ampleur ne déposeront qu’un seul dossier d’aide auprès de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH). À partir de janvier 2024, elle valorisera à leur place les aides complémentaires au titre des certificats d’économie d’énergie (CEE).
Piloté par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), France Rénov’ s’appuie aujourd’hui sur un réseau de plus de 550 espaces conseils France Rénov’ avec plus de 2400 conseillères et conseillers présents sur l’ensemble du territoire. Ce service public de proximité de la rénovation de l’habitat se déploie grâce à la mobilisation des collectivités territoriales, qui le cofinancent. Par ailleurs, le gouvernement prévoit « un guichet dans chaque intercommunalité d’ici 2025 ».
En complément, la plateforme web France Rénov’ permet de trouver les coordonnées de l’espace conseil le plus proche de chez soi, l’accès à la liste des professionnels labellisés reconnus garants de l'environnement (RGE), et un simulateur d’ aides.
France Rénov’ dispose aussi d’un numéro de téléphone unique (0 808 800 700 – coût d’un appel local)
Le logement : 45 % de la consommation énergétique finale de la France
Le logement représente 16 % des émissions directes de gaz à effet de serre en France en 2019 et 45 % de la consommation finale énergétique du pays.
Près d’un logement sur cinq est dans la catégorie des passoires énergétiques, classé F ou G selon le diagnostic de performance énergétique (DPE).
L’ambition du gouvernement est de baisser de plus de la moitié les émissions sur le secteur de l’habitat privé à horizon 2030.
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Pour aller plus loin :
Voir la plateforme web France Rénov’
Voir le communiqué de presse du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires