La DARES vient de publier un rapport sur la situation du marché du travail au 2e trimestre 2023. Depuis 2019, le taux d’emploi des 15 à 64 ans a progressé de 2,4 points avec :
  • une hausse du taux d’emploi en CDI (+0,9 point, soit une hausse de 1,8 %),
  • une hausse du taux d’emploi des indépendants (+0,9 point, soit une hausse de +11,8 %)
  • une hausse du taux d’emploi en alternance (+0,7 point, soit une hausse de 41,2 %). 
Le taux d’emploi en CDD ou intérim est quant à lui stable sur la période.
Au second trimestre 2023, l’emploi a continué sa progression, mais celle-ci a ralentit :  hausse de +0,1 % (19 700 créations de postes) contre +0,4 % au trimestre précédent.

C'est la première fois depuis la fin de l’année 2021, que l’emploi est moins dynamique que l’activité, qui rebondit à +0,5 %. La productivité dans le secteur privé progresse ainsi sur le trimestre, de +0,7 %, à rebours de la dégradation observée depuis la crise sanitaire.

Le nombre d’embauches en contrat de plus d’un mois a progressé sur la première moitié de 2023, avec +0,7 % au 1er trimestre par rapport au trimestre précédent et +0,2 % au 2e trimestre.

Refroidissement du marché du travail

Les nouvelles embauches ne s’accompagnent pas d’une accélération des créations d’emplois mais il y a une accélération de la rotation de la main d’œuvre, confirmée par l’évolution récente des fins de contrat qui sont plus nombreuses chaque trimestre, notamment pour les CDI, avec une augmentation des démissions.

Les difficultés de recrutement se replient après un pic atteint à la mi-2022, à  l’exception du secteur de la construction, tout en restant à un niveau élevé.
Le taux d’emplois vacants recule également (-0,1 point), et ce dans tous les secteurs.

Cela indique une amorce de refroidissement du marché du travail, même si les entreprises continuent d’évoquer le manque de compétences comme un frein majeur, dans la construction en particulier.

Augmentation des salaires

Pour la première fois depuis 2021, les salaires réels ont progressé au second trimestre 2023, de +0,2 % sur un an pour le salaire mensuel de base de l’ensemble des salariés, et de +0,7 % pour le salaire horaire de base des ouvriers et employés.
Cette hausse s’explique en partie par le ralentissement de l’inflation, (+4,4 % sur un an au 2e trimestre 2023 contre +5,7 %  au 1er trimestre), alors que la progression annuelle des salaires nominaux est stable entre le 1er et le 2e trimestre 2023.


L’activité économique a progressé de 0,5% au second trimestre contre une croissance de 0,1 % du PIB au 1er trimestre. Cette hausse est portée par le commerce extérieur compensant une demande intérieure en baisse.
L’activité est plus dynamique en France que dans les autres principales économies européennes. Dans la zone euro, la croissance est de +0,3 % au second trimestre avec une activité qui stagne en Allemagne.
Besoin d'aide à domicile ?

L'activité, l'emploi et le chômage sont stables sur le second trimestre

Au deuxième trimestre 2023, la situation des personnes de 15 à 64 ans sur le marché du travail est stable par rapport au trimestre précédent : le taux d’activité se maintient ainsi à 73,9 % et le taux d’emploi à 68,6 %.
Le taux de chômage au sens du BIT s’établit à 7,2 %, avec une légère augmentation de +20 000 personnes du nombre de chômeurs.
Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A est également stable sur le trimestre, en très légère baisse de 2 000 personnes.
La stabilité du taux d’emploi au 2e trimestre 2023 lui permet de se maintenir à son point haut historique.

Des fins de contrats plus nombreuses

Le nombre de fins de contrats chaque trimestre est également bien plus important actuellement qu’avant la crise sanitaire, avec une hausse de +4,3 % entre le quatrième trimestre 2019 et le premier trimestre 2023.
Cette hausse est plus particulièrement marquée pour les fins de contrats en CDI, 20 % plus nombreuses début 2023 que fin 2019.
Les sorties de CDD ont pour leur part augmenté de +1,3 % depuis la fin 2019, bien qu’elles ralentissent sur les derniers trimestres.

Si l’ensemble des motifs de sorties, à l’exception des licenciements économiques, ont augmenté sur la période, les démissions principalement pour des CDI, présentent la plus forte contribution à la hausse globale des fins de contrat : avec 550 000 démissions enregistrées au 1er trimestre 2023 (+3,2 % sur le trimestre), elles sont supérieures de 24 % à leur niveau pré-crise et contribuent à hauteur de 41 % à la progression globale des sorties depuis fin 2019.
Début 2023, les démissions s’intensifient dans la totalité des secteurs d’activité, en particulier dans l’hébergementrestauration (94 000 démissions, +6,8 % sur le  trimestre). La hausse globale des démissions depuis fin 2019 est essentiellement portée par le tertiaire marchand, tout particulièrement dans les secteurs du commerce, des services aux entreprises et de l’hébergement-restauration, qui à eux seuls expliquent 56 % de la progression du nombre de démissions entre fin 2019 et début 2023. 
Les niveaux élevés des embauches et des fins de contrats traduisent donc conjointement une accélération de la rotation de la force de travail entre employeurs et une tendance des salariés à une mobilité accrue par rapport à la période pré-crise sanitaire. En 2022, une proportion plus forte des salariés du privé a quitté son poste, la majorité pour rejoindre d’autres entreprises privées, et le plus souvent dans un secteur différent. Ce phénomène touche à la fois l’ensemble des secteurs d’activité, toutes les régions, toutes les catégories de salariés ainsi que l’ensemble des classes d’âge, bien qu’une plus forte mobilité soit observée pour les plus jeunes et pour les salariés initialement en CDI.