Une désapprobation unanime du financement des revalorisations salariales
Les acteurs qui pèsent lourd dans la filière de la petite enfance sont mécontents et le font savoir dans un
communiqué de presse commun diffusé au grand public au début du mois de juillet. L’ANEM, la FÉDÉSAP, la FEHAP, la Mutualité Française, HÉXOPÉE, la FFEC, la FNAPPE et USB-Domicile
reprochent à l’Etat de ne pas prendre intégralement en charge la revalorisation des salaires des métiers de la petite enfance.
“Malgré nos demandes d’un engagement financier à 100% de l’Etat, ces revalorisations ne seront financées qu’aux deux tiers par ce dernier. Qui pourra financer le tiers restant ? Certainement pas les crèches, la plupart étant déjà dans une situation de grandes difficultés financières. Pour le second financeur que sont les communes : le poids sera bien trop important pour nombre d’entre elles. Si l’on peut se réjouir de cette mesure qui a pour objectif d’améliorer la qualité d’accueil en rendant plus attractif ce secteur, nos organisations sont extrêmement inquiètes du risque important de fuite de personnel qui en découlera (...)”, apostrophent les 8 organisations.
Les signataires craignent une inégalité de traitement chez les acteurs de la petite enfance avançant : “La mise en place d’un système à deux vitesses n’est acceptable ni pour nos organisations, ni pour nos professionnels, en ce qu’il privilégie certains acteurs de la Petite Enfance, qui bénéficieront dès le 1er janvier 2024 des financements, au détriment d’autres. En effet, les structures de certaines branches ne seront pas éligibles aux financements versés dès le 1er janvier 2024 alors même qu’elles ont déjà signé des accords de branche qui concourent aux objectifs de revalorisation fixés par le ministre. D’autres branches devront, par ailleurs, signer un accord de convergence avant de négocier un accord au sein même de leur branche pour que leurs structures obtiennent ces financements. En effet, la revalorisation sera soumise à la condition d’un accord entre les partenaires sociaux de convergence des grilles de salaires des différents emplois vers la mieux disante et le décompte des salariés du secteur de la petite enfance.”
Un défaut de dialogue qui déroute
Les organisations signataires du communiqué dénoncent aussi et surtout le manque de concertation avec les partenaires sociaux. Déjà, selon eux, “l’identification des grilles d’emplois les mieux disantes (énnoncées ci-dessus - ndlr) aurait dû relever d’un travail entre les partenaires sociaux, et ne pas être décidée de manière unilatérale par le gouvernement en désignant une branche spécifiquement.”
Les 8 signataires n’en démordent pas, ils estiment que les pouvoirs publics les ont exclu de toute décision. Ainsi, ils n’hésitent pas à blâmer la façon dont ils ont découvert le volet qualité d’accueil, c'est-à-dire, par voie de presse. “Nos organisations regrettent l’absence de considération des membres du comité filière petite enfance, qui travaillent avec un fort engagement depuis plusieurs mois pour améliorer la qualité d’accueil et l’attractivité du secteur, elles auraient souhaité à tout le moins ne pas découvrir le volet qualité par la presse.”, semblent amèrement déplorer les signataires.

Un dossier "brûlant" pour la nouvelle équipe ministérielle
L’ANEM, la FÉDÉSAP, la FEHAP, la Mutualité Française, HÉXOPÉE, la FFEC, la FNAPPE et USB-Domicile réclament que l’Etat prenne intégralement en charge la revalorisation salariale et non les deux tiers, et à ce qu’un travail entre leurs organisations soit mis en place “pour définir la convention la mieux disante par emploi”.
C’est désormais
Aurore Bergé, la nouvelle ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes Handicapées qui prendra la suite du volet qualité d’accueil du service public de la petite enfance et, se chargera avec l’aide de ses collaborateurs, d'amorcer les discussions qui se doivent avec les grands acteurs de la petite enfance.
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